Un chantier… des collections ! Pour tout comprendre au chantier dans le chantier, lisez la dernière édition de la gazette des travauxEt si vous les avez manquées, retrouvez la gazette des travaux n°1 et la gazette des travaux n°2. À l’abri sous le parapluie Ces derniers jours, nous avons assisté à un impressionnant spectacle en plein cœur du chantier à l’extérieur du musée ! En effet, un immense parapluie d’acier a été assemblé directement sur le parking face au musée pendant plusieurs jours. Puis, il a été installé au-dessus de la toiture du bâtiment de telle sorte à la recouvrir presque entièrement. Une bâche de protection sera, ensuite, mise en place sur la structure. Cet étrange parapluie permettra la dépose des verrières superposées, intérieure et extérieure, ainsi que l’installation prochaine des nouvelles verrières. L’édifice pourra alors accueillir ce changement en toute sécurité… à l’abri sous le parapluie. Profitez d’un aperçu privilégié de ces travaux spectaculaires, comme si vous y étiez : Juillet 2024 – Élisa Christoffel, chargée de médiation numérique et de marketing culturel À l’intérieur comme à l’extérieur Si les échafaudages installés à l’extérieur du musée ne passent pas inaperçus, l’intérieur du bâtiment n’est pas non plus en reste ! Des échafaudages ont récemment été installés au niveau de l’aile sud et de l’axe central dans le but de poursuivre la première phase des travaux. Ainsi, ils permettront la dépose des verrières intérieures du musée dans les prochaines semaines. L’objectif ? Les remplacer par de nouvelles verrières permettant un meilleur pilotage de l’éclairage, entre lumière naturelle et complément spécifique, et améliorer ainsi la visibilité des œuvres qui vous seront présentées. Découvrez la face cachée des travaux avec ce mini-reportage sur les combles du musée juste avant le début des travaux : Juin 2024 – Élisa Christoffel, chargée de médiation numérique et de marketing culturel Attention travaux ! La palissade de chantier fait son apparition : c’est parti pour la première phase des travaux ! Deux tiers des espaces sont concernés en commençant par l’aile sud et l’axe central : c’est donc la phase la plus longue. La palissade sécurise le chantier en limitant l’impact pour les déplacements et la tenue du marché. Elle devient complice des ateliers du musée par sa surface d’exposition hors-les-murs ainsi offerte. Cette première phase de travaux touche les éléments suivants : Les verrières extérieures sont remplacées par une solution durable moderne et retrouvent leurs formes d’origine. Les verrières intérieures sont également remplacées, avec un pilotage de l’éclairage entre lumière naturelle et complément spécifique. Pierre, briques et ardoises font également l’objet de tous les soins du simple toilettage au remplacement. La charpente métallique fait peau neuve et se renforce. Un ascenseur intérieur trouve sa place côté Place verte, facilitant les déplacements vers les espaces d’exposition à venir. Juin 2024 Un accrochage de taille ! La semaine dernière, la Tapisserie du Tournoi, un des chefs-d’œuvre du Musée des Beaux-Arts, est partie en Belgique, à Malines, où elle sera présentée au public pour la première fois depuis 2019 à l’occasion d’une exposition sur les Chevaliers de la Toison d’Or !Œuvre flamande de la fin du XVe siècle, elle figure un tournoi de chevaliers probablement fictif auquel assistent les cours française et germanique. En effet, les historiens de l’art s’accordent sur l’identification de Charles VIII de France aux côtés de sa fiancée Marguerite d’Autriche et du frère de cette dernière et futur roi de Castille, Philippe le Beau.Mesurant près de 5 mètres de hauteur sur 6 mètres de largeur, son accrochage à Malines a nécessité l’intervention d’une importante équipe. Après plusieurs heures de travail, la splendeur de cette tapisserie récemment restaurée en collaboration avec le Metropolitan Museum of Art de New York a été révélée !Vous pourrez à votre tour l’admirer à la réouverture du musée ! Février 2024 – Flora Michel, stagiaire en régie des collections Une intervention préventive pour la coupole de Jonas Vous l’avez peut-être déjà admirée lors de votre dernière visite ? Rappelez-vous, une imposante coupole de 6 mètres de diamètre vous accueille en vous offrant une belle introduction à la peinture valenciennoise. En effet, en 1922, Lucien Jonas peint à 8 mètres de hauteur l’Apothéose des artistes valenciennois. Et pour cause ! Sur les 37 artistes représentés, la plupart sont lauréats du Prix de Rome, une importante reconnaissance artistique.En perspective des travaux de rénovation du bâtiment, deux restauratrices spécialisées en peinture, Hélène Wallart et Sophie Joos, se sont attelées à stabiliser la matière grâce notamment à la pose de papier de protection sur les zones fragilisées. Un examen complet de la peinture qui permettra une documentation plus précise de la technique de l’artiste a également été réalisé.Il faut rappeler que la coupole fait partie des éléments architecturaux inscrits au titre des Monuments historiques depuis mars 2023, lui octroyant une protection supplémentaire ! L’œuvre de Jonas prend tout son sens au sein de cet ensemble. Avez-vous hâte de la redécouvrir ? Février 2024 – Flora Michel, stagiaire en régie des collections Le permis de construire est arrivé ! Il est discret mais bien présent : le panneau qui indique le permis de construire du Musée, arrivé côté rue des Incas ! Le permis de construire est un préalable indispensable pour pouvoir procéder aux travaux qui attendent le Musée, et notamment les travaux de toiture qui constitueront l’essentiel des interventions. L’obtention du permis de construire permet de lancer la consultation des entreprises qui interviendront sur le bâtiment afin de mettre en œuvre le projet architectural. On y lit notamment le nom d’Etienne Sintive, l’architecte du patrimoine en charge de la maîtrise d’œuvre de la rénovation du bâtiment, désormais inscrit aux monuments historiques ! Octobre 2023 – Hélène Duret, directrice adjointe Où se trouve la sculpture du couronnement de Watteau ? Peut-être l’aurez-vous remarqué : la statue du Couronnement de Watteau, par Henri-Edouard Lombard (1908), qui ornait l’arrière du musée, n’y est plus. Des palissades seront prochainement installées autour du bâtiment du musée, nécessitant donc le déplacement de la sculpture Son nouvel emplacement est tout trouvé : la statue célébrant Antoine Watteau sera placée à l’extrémité de son boulevard. Deux journées ont été nécessaires afin de déplacer l’œuvre de près de trois tonnes. Le musée a fait appel à des transporteurs d’œuvres d’art, dont le camion-grue a permis de retirer la sculpture de son socle, et de l’emmener direction l’intersection entre l’avenue de Verdun et le Boulevard Watteau. L’œuvre est ensuite placée avec précision au centre de son nouveau socle. Une fois réinstallée, la statue est laissée aux mains de la restauratrice Juliette Fayein, pour que l’œuvre de Henri-Edouard Lombard se présente sous son meilleur jour. Aujourd’hui, Antoine Watteau veille sur son boulevard, n’hésitez pas à venir l’admirer ! Septembre 2023 – Valentine Carpentier, régisseuse des collections stagiaire Le bâtiment protégé commemonument historique Incroyable mais vrai : le bâtiment du Musée, palais des beaux-arts typique de la Troisième République, Incroyable mais vrai : le bâtiment du Musée, palais des beaux-arts typique de la Troisième République, n’était pas protégé au titre des monuments historiques ! C’est désormais chose faite : un passage en Commission Régionale du Patrimoine et de l’Architecture a donné un feu vert à l’inscription en tant que monument historique d’une partie du bâtiment. Ce sont ainsi les façades, les toitures et le corps central du Musée qui sont protégés. Cette protection, qui suppose un contrôle scientifique et technique de l’Etat sur les modifications apportées au bâtiment, en particulier la rénovation en cours, permet également de contribuer au financement des travaux. Il s’agit d’une reconnaissance de la qualité architecturale du bâtiment de l’architecte Paul Dusart : le système de doubles verrières intérieures et extérieures, les nombreux ornements de la façade, les deux escaliers monumentaux ou encore la coupole peinte par Lucien Jonas sont ainsi préservées pour l’avenir. Mars 2023 – Hélène Duret, directrice adjointe Un démontage pas si simple ! L’année 2023 commence avec le démontage… de la dernière œuvre encore accrochée au Musée ! Que Le Martyre de saint Etienne de Pierre-Paul Rubens soit la dernière œuvre encore au mur s’explique par la très grande complexité de son démontage. En effet, pour protéger l’œuvre pendant les travaux, les trois panneaux qui la composent doivent être démontés afin d’être stockés en caisse. Cela suppose au préalable pour les restauratrices d’analyser l’œuvre en détail afin d’identifier les points d’appui possible pour le levage et la dépose des volets latéraux. Les zones de fragilités sont protégées par des facings, des papiers de protection temporaires. Enfin, les panneaux doivent être consolidés : le cadre n’étant pas d’origine, les panneaux ne tiennent qu’imparfaitement dans leur cadre et doivent donc être renforcés par des traverses de bois. Ce n’est qu’après ces étapes préliminaires que l’œuvre peut être démontée en toute sécurité par une équipe de transporteurs spécialisés sous les instructions des restauratrices. Février 2023 – Hélène Duret, directrice adjointe Formation des équipes à la manipulation et au dépoussiérage des sculptures Un chantier de rénovation comme celui que connait actuellement le Musée des Beaux-Arts nécessite une importante logistique : il s’agit de décrocher les œuvres, les déplacer puis parfois les transporter pour les protéger le temps des travaux de gros œuvre. Afin de former les équipes du musée à toutes ces manipulations, toutes ont participé à une formation consacrée aux sculptures avec une restauratrice spécialisée !Les équipes ont d’abord assisté à une formation théorique, où les spécificités des matériaux et les différentes altérations ont été abordées – tout cela afin de mieux comprendre les fragilités des œuvres à manipuler.Et après la théorie, la pratique ! Les équipes ont appris à observer les sculptures et à en faire des constats d’état, mais aussi à les manipuler pour ne mettre ni l’œuvre, ni la personne en danger ; à les dépoussiérer ensuite, un travail nécessitant minutie et patience. Enfin, les équipes ont appris à conditionner les sculptures, c’est-à-dire à les ranger, en caisses ou sur palettes, en les protégeant des chocs et des chutes. C’est un travail bien plus complexe qu’il n’en a l’air ! En début d’année prochaine, ce sera au tour des cadres, puis des peintures de faire l’objet d’une telle formation… la suite dans quelques semaines ! Décembre 2022 – Manon Lecaplain, conservatrice stagiaire Campagne photographique des œuvres Au musée, le temps des travaux est aussi l’occasion de procéder à des chantiers de fond avant le déménagement des collections ! Au programme en cette fin d’année : le lancement de la couverture photographique des œuvres du musée, pour avoir de belles photos au moment de la réouverture.Ce travail de documentation photographique des œuvres est essentiel pour un musée. Il permet non seulement de réaliser des publications de qualité, mais c’est aussi un outil précieux d’accessibilité des collections pour les publics. Ces derniers peuvent accéder à des visuels en HD qui leur permettent de les étudier – ou simplement de s’en délecter ! Au musée, les peintures ont été les premières concernées, avant que le photographe recruté n’enchaîne sur les objets d’art. Ces prises de vue nécessitent de grandes installations : chevalet sécurisé, flashs et parapluies, draps de fond et bien d’autres accessoires et astuces. Il s’agit de minimiser les reflets sur la couche picturale comme sur le cadre au moment de la prise de vue. Vient ensuite le travail de retouche en post-production, nécessaire pour obtenir de beaux visuels !Nous avons hâte de les découvrir…vous aussi ?! Décembre 2022 – Manon Lecaplain, conservatrice stagiaire Un chantier de stabilisation pour les peintures et sculptures La fermeture du musée pour travaux est l’occasion pour les équipes de lancer des chantiers d’envergure tels que la restauration/stabilisation des collections !Après trois études visant à réaliser le bilan sanitaire des peintures et sculptures, le musée a engagé plusieurs chantiers dits de stabilisation. Il s’agit pour les restauratrices recrutées d’agir sur les œuvres les plus « en danger » pour permettre leur transport, sans aller jusqu’à l’intervention de restauration complète !Pour les peintures par exemple, on s’occupe des soulèvements de la couche picturale en posant un « facing », c’est-à-dire un morceau de papier qui permet de refixer – temporairement – la peinture qui se décolle.Quant aux sculptures, on procède à un dépoussiérage (la poussière étant source d’altérations pour les œuvres), avant d’appliquer quelquefois un traitement anti-moisissures, et de consolider certains morceaux qui se détachent.Ce sont là quelques-unes des nombreuses interventions menées par les restauratrices. Elles sont essentielles pour permettre la bonne conservation des œuvres et leur transmission aux générations futures – une des missions fondamentales des musées ! Décembre 2022 – Manon Lecaplain, conservatrice stagiaire