Statue Antoine Watteau – salon Carpeaux Galerie Rubens Place Carpeaux L’accueil au musée Le musée des Beaux-Arts de Valenciennes est inauguré le 27 juin 1909. C’est une œuvre de Paul Dusart, qui est devenu par la suite architecte de la Ville. Une loterie nationale a permis de financer les travaux, qui ont eu lieu de 1905 à 1908. Le bâtiment au caractère monumental, est typique des palais des Beaux-Arts construits sous la IIIème République, avec son architecture à la française alliant brique et pierre, sous de vastes verrières. Le musée a été rénové entre 1991 et 1995 par les architectes Christian Germanaz et Jean Copin, puis de 2014 à 2015 selon les travaux de la muséographe Loreta Gaïtis. La surface a été doublée grâce à un aménagement complet du niveau inférieur, au rez-de-jardin, où vous trouverez la crypte archéologique, mais également l’auditorium, les ateliers pédagogiques et les toilettes. La galerie XVe – XVIe siècle Cette salle est riche d’œuvres flamandes et hollandaises. Cela tient à l’histoire de Valenciennes et à son appartenance au Hainaut… Au XVe siècle, les territoires de l’actuelle Belgique, de la Hollande et une partie de la France dont le Hainaut tombent sous la domination des ducs de Bourgogne. Valenciennes faisait ainsi partie de ce que l’on appelait les Pays-Bas bourguignons. La ville est donc touchée par l’essor de l’art flamand au XVe siècle et la Renaissance flamande au siècle suivant. C’est une époque de renouveau de la peinture flamande et hollandaise avec l’invention de la technique de la peinture à l’huile par le peintre Van Eyck. Cette technique permet d’obtenir une gamme de tons plus large, des effets de transparence et un meilleur rendu de la lumière. La 1ère salle XVIIe siècle (portraits et scènes de genre) Les tableaux sont présentés par genre… Il s’agit de portraits et de scènes de genre. On peut admirer dans cette salle un très bel ensemble de portraits du XVIIe siècle. Le portrait à cette époque traduit les rapports de l’individu avec l’Etat. Dans les monarchies il s’agit de portraits de cour, comme le somptueux Portrait d’Elisabeth de France du maître anversois Frans II Pourbus. De l’autre côté de la salle, on peut admirer le développement des portraits bourgeois et des portraits collectifs hollandais. Cela est lié au fonctionnement des cités marchandes bourgeoises et protestantes du Nord. Les portraits étaient souvent commandés aux artistes à l’occasion des évènements importants de la vie privée, comme les mariages. C’est aussi au cours du XVIIe siècle, en particulier chez les flamands et les hollandais, que la peinture de genre prend véritablement son impulsion. La 2ème salle XVIIe siècle Cette salle est consacrée au paysage et à la nature-morte. Les tableaux exposés témoignent de l’évolution et de l’épanouissement de ces 2 genres depuis la fin du XVIe siècle jusqu’au début du XVIIIe siècle. C’est toute l’histoire du paysage qui peut être retracée à travers les collections. A découvrir, les compositions de Jan Soens, L’Enlèvement de Proserpine et Cérès et Cyané, datant de la fin du XVIe siècle, qui représentent des récits mythologiques dans un paysage imaginaire et idéalisé, assez éloigné de la réalité. Nombre de tableaux avec des formats très divers de peintres flamands et hollandais représentent des paysages avec des perspectives atmosphériques très réalistes. Les couleurs du premier plan sont toujours sombres et au fur et à mesure que l’œil glisse vers l’intérieur du tableau, elles s’éclaircissent, passent du brun au bleu ; les détails disparaissent et les contours s’estompent. Les natures mortes donnent également un bon aperçu de l’évolution du genre depuis le principe d’accumulation jusqu’au trompe-l’œil… La salle Rubens Cette galerie évoque de façon éclatante la grande peinture baroque religieuse flamande ! Pour comprendre le gigantisme des toiles et le choix des sujets, il faut se rappeler le contexte politique et religieux de l’époque. Dans la seconde moitié du XVIe siècle, l’Europe est déchirée par les querelles religieuses. Les Pays-Bas du Nord se rallient au mouvement protestant, ils prennent leur indépendance en 1581 et forment les Provinces-Unies. Valenciennes appartient aux Pays-Bas du Sud, sous la gouvernance politique de l’Espagne catholique. L’Eglise catholique a alors perdu beaucoup de fidèles qui se sont tournés alors vers la religion protestante. Face aux Protestants qui se défient des images et rejettent le culte des saints, de la Vierge ainsi que certains dogmes, l’Eglise Catholique réaffirme l’importance de l’art qui devient une arme de reconquête et de lutte contre le Protestantisme. Ainsi, les tableaux de cette salle sont en majorité de très grands formats qui illustrent les épisodes significatifs de la vie du Christ, des saints ou encore les grands dogmes de l’Eglise Catholique. Le Triptyque de Saint Etienne de Pierre-Paul Rubens est un très bon exemple de cette nouvelle esthétique. Ce triptyque a été réalisé, sans doute, vers 1617-1618 par Rubens pour le maître-autel de l’abbaye bénédictine de la ville de Saint-Amand-les-Eaux près de Valenciennes, à quelques kms d’ici. Il représente Saint-Etienne, le tout premier martyr chrétien. Les scènes représentées cherchent à impressionner le spectateur avec des moyens empruntés au monde du théâtre… La galerie XVIIIe siècle – 1ère partie Au XVIIIe siècle, les grandes compositions baroques laissent place à des formats plus réduits, et la peinture religieuse ou historique s’efface au profit de petits sujets dans lesquels triomphent un nouvel art de vivre et une nouvelle esthétique. C’est aussi le moment où Valenciennes et une partie du Hainaut sont intégrés au royaume de France, en 1677. La ville se tourne alors vers la France et Paris, qui imposent une forme de domination économique, politique et culturelle.Pour autant, Valenciennes bénéficie de la présence déterminante de grands mécènes, comme le Prince Électeur de Cologne. Sous l’influence de ce prince en exil, les Valenciennois ont pu découvrir l’opéra italien. Des divertissements étaient également donnés au château de l’Hermitage, à quelques kilomètres de Valenciennes, chez le prince de Croÿ. Antoine Watteau est né à Valenciennes en 1684 et y est resté jusqu’à l’âge de 18 ans. Le Portrait d’Antoine Pater, sculpteur valenciennois, mais également La Vraie Gaieté dont on ignore la date de création, témoignent de l’attachement de l’artiste à sa province natale. Le salon Carpeaux On peut voir ici un ensemble très important d’œuvres du sculpteur valenciennois Jean-Baptiste Carpeaux. L’exposition de ses dessins et de ses esquisses modelées nous permet de suivre tout le processus créatif de l’artiste depuis sa première idée jusqu’aux œuvres définitives. Le musée possède plus d’une centaine de carnets de croquis. A tout instant il prenait des notes, savait fixer au plus juste un mouvement, une attitude, une expression. Il devait ce don de spontanéité à la promptitude de son œil et à la rapidité de son dessin. Carpeaux a été un grand chroniqueur de la vie quotidienne, sociale et politique de son temps. La peinture a également passionné Carpeaux. Il a fait des copies et des études, peint des paysages, des scènes de la vie quotidienne, des portraits, des scènes religieuses ou de l’histoire de son temps, comme le tableau intitulé Un Bal aux Tuileries qui évoque les festivités du régime impérial. On y voit le couple impérial et le jeune prince recevant des invités lors d’un bal donné au cours de la grande Exposition Universelle de 1867. La galerie XVIIIe siècle – 2ème partie Louis Watteau et son fils François sont le neveu et le petit-neveu du grand Antoine Watteau. Peintres de scènes de genre, de sujets de la vie quotidienne, galants ou champêtres, toujours pittoresques et anecdotiques, ils ont été tous deux professeurs à l’Ecole de dessin de Lille, ce qui leur vaudra d’être appelés les « Watteau de Lille ». Le Néo-Classicisme se développe entre 1750 et 1830. Il sacrifie les couleurs à la perfection de la ligne. Il prône un retour à la vertu et à la simplicité de l’antique après le baroque et les excès des frivolités du rococo des années précédentes… L’Italie, la Grèce, leurs monuments et leurs paysages deviennent à la mode pour plusieurs décennies. Hubert Robert dont on peut voir une Vue pittoresque du Capitole, propose de véritables rêveries antiques qui annoncent la génération romantique. La salle XIXème siècle Ce siècle est pour la peinture et la sculpture française l’un des plus riches. Tous les genres y connaissent de profondes transformations notamment la peinture d’histoire et le paysage. Au XIXe siècle, le peintre d’histoire a aussi l’ambition de se faire historien. Différentes époques vont l’inspirer. L’histoire ancienne ou moderne fournit d’inépuisables sujets. C’est en revanche l’histoire contemporaine que retrace Pierre-Narcisse Guérin dans La Mort du maréchal Lannes. Abel de Pujol est un des élèves de Jacques-Louis David. Il est le fils de M. Pujol de Mortry, qui a fondé en 1782 l’académie de peinture et de sculpture de Valenciennes. A découvrir, ses deux Autoportraits. Le premier est peint en 1806 ; il y adopte une tenue à l’antique et une expression très mélancolique. Le second date de 1812 : il a changé et tient désormais à montrer sa réussite sociale. Abel de Pujol a mené une carrière académique, officielle, recevant de nombreuses commandes parisiennes pour des décors d’églises ou des bâtiments publics. La salle XXème siècle Il y a encore dans cette salle plusieurs peintres originaires du Nord, dont Félix Del Marle et Auguste Herbin. Explorations, expérimentations et réflexions sont les mots-clés de cette période ; il en découle une multitude de mouvements et de styles. Dans son tableau Le Port, de 1913-1914, Félix Del Marle fait la synthèse du Cubisme et du Futurisme. La Modernité! Au tournant du siècle, vers 1900, elle s’exprime par une vision nouvelle sur le monde. La machine, le bruit, la vitesse, le mouvement, l’électricité grisent les esprits nouveaux… la ville fascine.Au XXe siècle un pas décisif est franchi avec l’art abstrait, qui apparaît aux environs de 1910. Les artistes ne représentent plus des sujets ou des objets du monde réel ou imaginaire, mais seulement des formes et des couleurs pour elles-mêmes. Le tableau Compositiond’Auguste Herbin daté de 1936, est lui aussi constitué de formes géométriques abstraites, mais dans ce tableau, Herbin développe son propre langage : l’abstraction courbe. Ce nouveau vocabulaire se définit contre l’angle droit et en faveur du mouvement circulaire. Ce langage abstrait aux formes curvilignes simples et fortement colorées qui s’entrelacent et se superposent, exprime la vision du monde d’Herbin, qui met l’accent sur la vie, les principes de changement et d’évolution… La place Carpeaux On appelle ce lieu « la place Carpeaux » car elle présente l’essentiel des œuvres de Jean-Baptiste Carpeaux. Né à Valenciennes en 1827, dans une famille modeste, il est parti à Paris en 1842, avec le désir de faire une carrière de sculpteur. Admis à l’école des Beaux-Arts en 1844, il a été l’élève de François Rude, puis de Francisque Duret, et a remporté le Premier Grand Prix de Rome en 1854, avec le groupe Hector implorant les dieux en faveur de son fils Astyanax. Cet artiste, qui est devenu l’un des plus importants du règne de Napoléon III, est demeuré très attaché à sa ville natale où il est revenu fréquemment. Plusieurs de ses grands chefs-d’œuvre sont exposés ici. Unanimement loué à Rome, son Ugolin s’est heurté à Paris à la critique officielle. Cet exemplaire en plâtre a été donné au musée par Carpeaux lui-même en 1863. Une grande sculpture en plâtre s’élève sous la verrière. Il s’agit du modèle grandeur nature du Monument à Antoine Watteau, auquel Carpeaux travaille pour la ville de Valenciennes dès 1860. Carpeaux a réussi à créer une formule assez inédite en associant une fontaine à un monument commémoratif. La crypte archéologique Cette crypte présente des objets qui témoignent de l’histoire régionale depuis la période celtique jusqu’au Moyen-Âge. Les époques gallo-romaine, mérovingienne, et médiévale sont particulièrement bien représentées. Deux découvertes exceptionnelles se détachent. Tout d’abord, le plat d’argent de Saulzoir, qui date du IIIe siècle, et dont le décor se distingue par son raffinement, et surtout les peintures murales de Famars, datant de la seconde moitié du IIe siècle. Les nombreux fragments composant ces peintures ont été recueillis en 1980, lors de fouilles menées sur l’agglomération antique de Famars, tout près de Valenciennes. Les collections mérovingiennes du musée proviennent essentiellement de fouilles effectuées sur l’emplacement de cimetières ruraux ou suburbains de la vallée de l’Escaut. Elles constituent un témoignage des coutumes funéraires des populations locales. En 1973, on a fait une découverte fabuleuse, une tombe de chef à Famars. Cette riche sépulture d’un membre de l’aristocratie locale, du milieu du VIe siècle, était remplie d’objets de parure et d’offrandes, comme ce luxueux fermoir d’aumônière à l’ornementation de têtes d’animaux. A découvrir, des objets liturgiques, des peintures funéraires, les gisants de Jean d’Avesnes et de son épouse Alix de Hollande appartenant à la famille comtale de Hainaut, et enfin l’une des plus belles collections connues d’enseignes de pèlerinage, découverte dans le lit de la rivière Sainte- Catherine, entre 1999 et 2003.