Le triomphe de l’eucharistie – Pierre Paul Rubens La vraie gaïeté – Antoine Watteau Combat d’ours et de léopards – Paul de Vos De laine, de soie, d’or et d’argent : la grande histoire des collections Depuis plus de 20 ans, un chef d’oeuvre se cache dans les réserves du Musée ! il s’agit de la Tapisserie du Tournoi tissée à la fin du XVe siècle. Mesurant près de cinq mètres de hauteur pour près de six mètres de largeur, elle représente de manière spectaculaire, et probablement fictive, une scène de tournoi qui se déroule sous les yeux des cours française et germanique. On y reconnaît le roi de France Charles VIII, sa fiancée Marguerite d’Autriche, fille de l’Empereur Maximilien, et le frère de cette dernière le futur roi de Castille Philippe le Beau. C’est en 1793 que la tapisserie est mentionnée pour la première fois à Valenciennes, où elle orne les marches de » l’Autel de la Patrie » sur l’actuelle place d’Armes. Toutefois, au milieu des années 1990, fragilisée par son grand âge, mais aussi par ses anciennes conditions d’exposition, la Tapisserie du Tournoi regagne les réserves. Bientôt, une restauration d’envergure lui redonnera son éclat et la rendra à son public dans le cadre d’expositions temporaires. La première d’entre elles devrait advenir à New York en 2019 ! 👉 Pour en savoir plus sur la restauration de la tapisserie du Tournoi, cliquez ici La constitution des collections au 19ème siècle Sous réserve de très nombreuses œuvres d’origine inconnue, on estime à environ 70 œuvres les saisies révolutionnaires encore présentes au musée, constituant le noyau du premier musée ouvert au public le 16 fructidor de l’an 9 (3 septembre 1801). Une dizaine d’œuvres provenant des académies de la Ville (morceaux de réception…) ou qui appartenaient déjà à la Ville (comme le Portrait de Clément de Bavière) complètent la collection. Les premiers achats sont, selon toute vraisemblance, de 1835, année où l’on décide l’acquisition du tableau de Schnetz exposé au salon de Valenciennes. De nombreux autres achats, enrichissent le fonds ensuite assez régulièrement.Hormis les saisies révolutionnaires, juridiquement dépôts de l’état mais qui ne proviennent pas physiquement des collections nationales, de nombreuses œuvres sont déposées par l’Etat à Valenciennes dès 1827 (tableau de Serrur, disparu en 1940), avec un pic dans les années 1870.Beaucoup de donations ou legs sont effectués tout au long du 19ème siècle, surtout durant la seconde moitié, souvent constituées d’une ou deux œuvres, mais parfois plus abondantes, comme le montrent quelques exemples : Benezech de Saint Honoré lègue en 1852 de nombreuses œuvres (35 seulement existent encore de nos jours) Carpeaux (une dizaine de ses œuvres) Louis et Félix Auvray (de nombreuses de leurs œuvres) Rothschild (une quinzaine d’œuvres, souvent acquises aux Salons) Gustave Crauk et son épouse (l’ensemble des œuvres composant le Musée Crauk) L’évolutions des collections Lors de l’ouverture du musée actuel (1909), la partition des collections entre le « Palais » des Beaux-Arts et le musée de l’hôtel de Ville est faite avec le concours de Paul Jamot, Paul Le Prieur, et Camille Benoit : Les œuvres d’intérêt local (historique ou iconographique) et celles qui sont considérées comme mineures restant à l’hôtel de ville. Parallèlement, la création du musée permet d’accepter à nouveau l’entrée régulière d’œuvres dans les collections, alors que l’encombrement des locaux précédent posait souvent de gros soucis à ce sujet…Malgré quelques œuvres détruites, volées ou non retrouvées, la guerre de 14 n’a pas occasionné de trop nombreuses pertes sur les collections artistiques, par contre 240 pièces archéologiques ont été volées. Il est possible toutefois, et la redécouverte récente de deux dessins de Valenciennes au musée de Cambrai en fait foi, que des disparitions n’aient pas été enregistrées… A l’inverse, deux œuvres, retrouvées à Tournai lors de la retraite des Allemands et non revendiquées alors, ont intégré les collections.La Seconde Guerre mondiale, a causé la destruction de l’ensemble des œuvres qui constituait le musée de l’hôtel de Ville, ainsi que celle de toutes les œuvres ornant les murs de la mairie, comme par exemple, le plâtre de Lemaire « La mort de Marceau », pour l’Arc de Triomphe de Paris, qui ornait le mur de l’un des escaliers.Indépendamment des pertes de guerre, on déplore quelques disparitions d’œuvres dues aux calamités naturelles (une œuvre : Sainte-Elisabeth de Hongrie, de Glaize, détruite suite à une inondation en 1927) ou à des vols. Les collections depuis 1945 Après le retour d’évacuation en Bretagne l’inventaire des œuvres a été repris à zéro. De nouvelles acquisitions sont faites, tentant tout d’abord d’accorder la priorité à la reconstitution des collections détruites au musée de l’hôtel de Ville : on note ainsi de très nombreuses acquisitions de céramiques régionales.Si la plupart des acquisitions ne concernent que quelques œuvres, il en est quelques-unes qui sont notables :Donations importantes : 1946, la famille Desruelles offre une dizaine de peintures ainsi que deux gravures 1947, Le legs Victor Henry, enrichit les collections d’une dizaine d’œuvres d’art, dont plusieurs portraits peints ou sculptés en rapport avec la famille Henry, imprimeurs à Valenciennes 1951, Jean Descamps, de Lille, près de 90 céramiques régionales 1957, après avoir organisé une exposition d’art contemporain, le conservateur use de son influence pour obtenir le don d’œuvres : une dizaine de peintures modernes sont alors entré dans les collections 1960, une dizaine d’œuvres de son père sont acquises à Mme Louise Clément Carpeaux 1963, Melle Holfeld, dame de compagnie de Louise Clément-Carpeaux, l’album dit de fiançailles de Carpeaux, ainsi qu’un portrait peint par l’artiste 1966, Grégoire Nicolas Finez donne une vingtaine de ses œuvres 1970, Madame veuve Bauchond lègue à son décès plus de 500 œuvres, objets ou pièces archéologiques 1975, La Vraie gaieté, de Watteau est achetée dans le commerce de l’art 1976, Mr et Mme Marlière Tavernier, qui avaient déjà offert deux œuvres au musée, lèguent une cinquantaine d’œuvres, avec des conditions restrictives quant à des prêts éventuels Plus récemment, Alain Kirili fait don d’une vingtaine de ses propres œuvres, et Jacques Jonas d’une centaine d’œuvres de son père Lucien Jonas.Achats marquants (quelques exemples) Deux ans plus tard, deux autres œuvres de Carpeaux sont acquises auprès de Melle Holfeld, héritière de Louise Clément-Carpeaux 1985, deux volumes d’estampes d’après Watteau sont acquis chez ProutéAutres entrées notables La même année, il obtient du Louvre le dépôt à Valenciennes d’œuvres importantes : Le Triomphe de l’Eucharistie et Le Prophète Elie dans le désert, de Rubens, ainsi que les deux tableaux de Paul De Vos figurant des combats d’animaux