Un rayon de soleil Célestin NanteuilRome, 1813 – Bourron-Marlotte, 1873Huile sur toileH. 0,895 ; L. 1,17S.D.b.g. : CELESTIN NANTEUIL 1848Dépôt de l’État, 1850 Transfert de propriété de l’Étatà la Ville de Valenciennes, 2005Inv. 2005.6.5 Ami d’Alexandre Dumas, de Théophile Gautier et de Victor Hugo, pour qui il réalisa quatre frontispices, Célestin Nanteuil a renouvelé la tradition du livre illustré en France, en l’associant à l’expression du romantisme. Ses peintures n’obtinrent pas la même notoriété que ses lithographies ou ses dessins, c’est pourtant là aussi qu’il plaça son ambition. Paysagiste, il fréquenta la forêt de Fontainebleau, mêlant une vision romanesque à une étude réaliste de la nature. Le sujet et l’exécution de cette oeuvre éveillent chez le spectateur des sentiments lyriques. Dans une épaisse forêt, un jeune chasseur s’abandonne au sommeil après avoir déposé son fusil et son gibier. Un puissant rayon de soleil éclaire la scène, prenant l’apparence de quatre figures féminines, symboles des rêves du jeune homme. Le choix des couleurs en demi-teintes, la touche morcelée, imprécise, aux effets étincelants, contribuent à créer un climat surnaturel et onirique. Le sentiment de la nature, associé ici à l’éternel féminin, relève parfaitement de l’esprit romantique. Ce tableau fut exposé au Salon de 1848, où il reçut une médaille. Assurément l’un des mieux venus de Nanteuil, il devait être qualifié par Théophile Gautier de « petit chef d’oeuvre de poésie ».