Saint Jacques et le magicien Hermogène Jérôme Bosch (suiveur de)Bois-le-Duc, 1453 ? – Id., 1516Au revers : Un prieuré antoninHuile sur boisH. 0,62 ; L. 0,415Saisie révolutionnaire (collection de Croÿ)Inv. P. 46.1.44 Ce panneau, peint des deux côtés, faisait probablement partie d’un triptyque, dont il constituait l’un des volets. Sur une face, on peut voir deux épisodes de la légende de saint Jacques le Majeur empruntés à la Légende dorée : au premier plan, le magicien Hermogène parlemente avec les démons chargés de capturer saint Jacques. Ce dernier est représenté à l’arrière-plan, il s’avance précédé d’un ange qui tient à ses côtés les démons, devenus dociles et inoffensifs. Au revers, le panneau représente saint Antoine lisant devant une maisonnette dont l’entrée est surmontée de symboles antonins et de l’image du saint. À l’entrée du jardin clos, un musicien ambulant et deux mendiants invalides se querellent. La popularité extraordinaire de saint Antoine tenait à sa réputation de saint guérisseur. On l’invoquait contre la peste et surtout le mal des ardents, sorte de gangrène qui entraînait l’amputation. La paternité de cette oeuvre, longtemps donnée à Jérôme Bosch, a été remise en cause au profit d’un disciple ou d’un copiste interprétant une oeuvre du maître aujourd’hui perdue. Il demeure que les couleurs très vives, le graphisme incisif, la figuration de l’espace arbitraire tout comme les nombreuses créatures extravagantes appartiennent incontestablement à l’univers du grand peintre du fantastique.