Portrait de Madame Perrin Jean-Charles Nicaise PerrinParis, 1754 – Id., 1831Huile sur toileH. 1,00 ; L. 0,81Don de Mme Gustave Crauk, 1902Inv. P. 46.1.493 Nicaise Perrin est plus connu comme peintre d’histoire que comme portraitiste. Il tente le concours du prix de Rome et obtient en 1775 le second prix de peinture. Il séjourne à Rome de 1780 à 1784, copiant Caravage et Guerchin. Contemporain de Peyron et de David, Perrin est fasciné par l’idéal néoclassique. Il traite de nobles sujets et poursuit un style monumental où la pureté de l’antique rejoint la leçon des grands maîtres. Comme peintre d’histoire, sa carrière est ponctuée de commandes publiques et d’expositions régulières au Salon. En 1788, il peint pour les Chartreux de Paris La Mort de la Vierge (aujourd’hui à Versailles, chapelle de Trianon), de laquelle le musée de Valenciennes conserve une émouvante étude de la tête de la Vierge. En 1791, il expose au Salon quatre oeuvres, dont ce portrait de son épouse. Avec cet étonnant mélange d’intimité et de distinction mis en valeur par un chromatisme raffiné, Perrin rejoint ici les meilleurs portraits féminins de David (Madame Thélusson, 1790), hésitant toutefois à utiliser le fond résolument nu que ce dernier vient de mettre à la mode. Avec un certain dépouillement, qui refuse toute sentimentalité, le peintre atteint une touchante sincérité psychologique. Il laisse néanmoins aux accessoires le soin de révéler la personnalité du modèle : son goût pour la musique, avec la partition ouverte, ou encore son ambition sociale (bijoux ostentatoires, costume éclatant et riche mobilier).