La faune et l’Enjôleur Jean Antoine WatteauValenciennes, 1684 – Nogent-sur-Marne,1721 Le FauneHuile sur boisH. 0,88 ; L. 0,39Achat avec l’aide du FRAM, 1999Inv. 99.4.2L’Enjôleur, 1707-1708Huile sur boisH. 0,795 ; L. 0,39Achat avec l’aide du FRAM, 1999Inv. 99.4.1 Après son départ de Valenciennes pour Paris en 1702, Antoine Watteau travailla pour quelques peintres de médiocre renommée avant de faire la connaissance d’Antoine Gillot vers 1703. Cette rencontre fut déterminante pour sa carrière, car c’est auprès de Gillot qu’il s’initia à la peinture de genre rococo et qu’il s’intéressa à la commedia dell’arte, particulièrement en vogue depuis la fermeture, en 1697, de l’Hôtel de Bourgogne, où se produisaient les comédiens italiens. Watteau développe alors son répertoire iconographique dans un style léger et séduisant qui le distingue rapidement des compositions de Gillot. Le peintre Claude III Audran sollicite à son tour sa collaboration et lui confie notamment une partie des décors du château de la Muette, aujourd’hui disparus. Watteau y explore avec brio le goût de l’époque pour l’exotisme en imaginant des scènes de chinoiseries pleines de fantaisie. Cette inventivité s’exprime encore dans le décor de l’Hôtel de Nointel, où l’artiste mêle arabesques, personnages mythologiques et saynètes amoureuses. De cet ensemble ne subsistent toutefois que deux panneaux de bois : Le Faune et L’Enjôleur. Ils illustrent parfaitement ces travaux de jeunesse dont il reste aujourd’hui peu de traces et dans lesquels l’artiste affine peu à peu son dessin, sa touche fluide et souple, déclinée en tons légers, ainsi que sa thématique de prédilection. Si Watteau n’est reçu à l’Académie, en tant que peintre de fêtes galantes, qu’en 1717 avec son tableau ’Embarquement pour Cythère (musée du Louvre), L’Enjôleur prenant par la main une timide jeune femme pour l’accompagner vers de galants plaisirs, constitue bien l’un des premiers jalons de ce genre emblématique du début du XVIIIe siècle.