Chemin montant à Osny Camille PISSARROSaint-Thomas, Îles Vierges, 1830 – Paris, 1903Huile sur toileH. 0,556 ; L. 0,462S.D.b.d. : C. Pissarro / 83Achat, 1933Inv. P.46.1.406Camille Pissarro peint ce tableau à une période charnière de sa carrière, alors qu’il commence à douter de la technique impressionniste. 1883 est pourtant l’année où Durand-Ruel lui consacre une exposition personnelle, après Monet et Renoir, mais l’artiste inquiet craint de paraître bien faible à côté de ces deux prédécesseurs. Il se lance alors dans de nouvelles expérimentations techniques accompagnées d’une recherche de simplicité, tant dans la composition de ses toiles que dans le choix du motif. Cette nouvelle phase de son travail coïncide avec son déménagement de Pontoise à Osny, où il s’installe de 1882 à 1884. La scène représentée ici appartient à un thème récurrent dans l’œuvre de Pissarro, comme dans celle de son ami Sisley : une route sinueuse bordant un hameau s’élève vers l’horizon, dans un profond effet de perspective. Deux silhouettes, une femme montant, un homme descendant le chemin, habitent ce paysage silencieux et créent un espace intermédiaire entre le premier et l’arrière-plan du tableau. Personnages, maisons, arbres, route sont traités avec une économie de moyens et une simplification des formes qui confèrent à la route l’aspect d’un long ruban rose et ondulant et réduisent les maisons à quelques masses imprécises. Dans le ciel, un étrange soleil voilé diffuse une ambiance gris bleutée sur l’ensemble de l’œuvre, contrastant délicatement avec le vert acide des herbages et le rouge des buissons de fleurs au bas du tableau. Malgré les arbres dénudés le long du chemin, ces touches de couleurs plus vives laissent deviner une atmosphère de début de printemps.